Plusieurs traitements sont disponibles et efficaces pour lutter contre l’ostéoporose dont le but est de réduire le risque de fracture.
Ils peuvent agir soit en inhibant la résorption d’os soit en stimulant sa formation.
En fonction de leur mode d’action, on distingue 2 classes de traitements :
1/ Ceux qui freinent la perte osseuse :
- Les bisphosphonates
Ils bloquent l’action des cellules qui détruisent l’os ancien (les ostéoclastes).
L’alendronate oral, le risédronate oral et l’acide zolédronique par voie injectable annuel augmentent la densité minérale osseuse et ont montré leur efficacité pour prévenir les fractures (tous les types de fractures dont les fractures vertébrales et de la hanche). Ils sont efficaces chez les femmes qui ont une ostéoporose liée à la ménopause ainsi que chez les hommes ostéoporotiques. Ils sont également efficaces pour prévenir la perte osseuse sous corticoïdes chez les hommes et les femmes à tout âge.
Un bilan dentaire initial et un suivi dentaire régulier sont conseillés afin d’éviter les rares risques d’ostéonécrose de la mâchoire.
- Le dénosumab
Cet anticorps empêche le développement et l’activité des cellules qui détruisent l’os ancien (les ostéoclastes), en inhibant le rôle d’une protéine fondamentale dans ce processus, le RANK-Ligand. Le dénosumab augmente la densité minérale osseuse et réduit le risque de fracture vertébrale, de la hanche et des fractures non vertébrales chez les femmes atteintes d’ostéoporose postménopausique, chez les hommes et dans l’ostéoporose cortico-induite. Administré par injections semestrielles par voie sous-cutanée, ce médicament est remboursé uniquement chez les femmes après la ménopause en relais des bisphosphonates, notamment en cas d’échec ou d’intolérance. Son interruption quel qu’en soit le
motif nécessite la mise sous un traitement par bisphosphonates.
Un bilan dentaire initial et un suivi dentaire régulier sont conseillés afin d’éviter les rares risques d’ostéonécrose de la mâchoire.
- Un modulateur sélectif des récepteurs aux oestrogènes.
Le raloxifène agit sur l’os en diminuant l’activité des cellules qui détruisent l’os ancien. Il diminue le risque de fracture vertébrale mais n’a pas d’efficacité démontrée sur le risque de fractures non vertébrales chez les femmes avec une ostéoporose post-ménopausique. Son mécanisme d’action lui confère d’autres propriétés,notamment une efficacité démontrée de diminution du risque de cancer du sein (particulièrement en présence de récepteurs aux oestrogènes).
- L’hormonothérapie ou traitement hormonal de la ménopause
agit sur de nombreux tissus, notamment le tissu osseux mais son utilisation dans la prise en charge de l’ostéoporose est aujourd’hui limitée, particulièrement à distance de la ménopause. Entre 50 et 60 ans, son indication principale est le soulagement des symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes...). Le traitement hormonal de la ménopause prévient la perte osseuse post-ménopausique et sa balance bénéfices/risques est favorable chez une femme de moins de 60 ans ou ménopausée depuis moins de 10 ans.
2/ Ceux qui stimulentla formation osseuse : la parathormone injectable sous cutanée.
Actuellement, le tériparatide, séquence active de la parathormone humaine endogène, est le seul médicament disponible stimulant la formation osseuse, en agissant sur les cellules qui fabriquent le tissu osseux (ostéoblastes). Il améliore la densité minérale osseuse et réduit le risque de fracture vertébrale et non vertébrale. Ses indications sont le traitement de l'ostéoporose chez les patients à risque élevé de fracture ( ostéoporose post-ménopausique et ostéoporose masculine) et le traitement de l'ostéoporose cortisonique chez les femmes et les hommes à risque élevé de fracture recevant une corticothérapie au long cours par voie générale. Ce médicament, administré en sous-cutanée quotidienne, est remboursé pour 18 mois seulement chez les personnes ayant au moins deux fractures vertébrales. A l’issue de cette durée, ce traitement doit être relayé par un traitement freinant la perte osseuse, bisphosphonates ou dénosumab.